Donner un coup de pouce aux oiseaux en hiver : comment faire juste

Donner un coup de pouce aux oiseaux en hiver : comment faire juste

10 février 2020 2 Par Claudine

Lorsqu’il fait froid, les oiseaux de nos régions peinent parfois à trouver de la nourriture. C’est l’occasion de les aider, mais encore faut-il savoir comment faire juste… Une belle façon d’apprendre à mieux connaître leurs comportements !

Faites confiance aux spécialistes

Voulant nourrir les oiseaux en hiver, j’ai suivi les conseils de quelques livres spécialisés dont l’intitulé comportait généralement quelque chose comme « Attirer les oiseaux chez soi ».  Grand mal m’en a pris ! Il semblerait que je nourris les oiseaux de bien mauvaise façon depuis des années, et c’est grâce aux vrais spécialistes que je m’en suis rendue compte. En voulant partager avec vous ma recette de boules de graisses pour mésanges, j’ai cherché quelques informations complémentaires sur le site internet de la Station ornithologique Suisse (connue aussi sous son nom allemand « Vogelwarte »). Cette fondation se consacre à l’étude et à la protection des oiseaux suisses depuis… 1924. Rien que ça !

Comment faire juste ?

Dans notre jardin se trouvent beaucoup de passereaux, c’est pourquoi j’ai voulu consacrer mon nourrissage hivernal principalement à ces oiseaux. En consultant la page de la Station ornithologique consacrée à ce thème, on apprend notamment qu’il ne faudrait pas :

  • Leur donner des aliments assaisonnés, des restes de repas, du pain ou, par soucis écologique, des produits qui viendraient de trop loin (graisse de coco, cacahuètes, …). En somme, le mieux est de copier la nature et de leur donner uniquement des choses qu’ils pourraient trouver dans le jardin.
  • Nourrir les mésanges à l’aide de boules de graisse… Selon des études britanniques et allemandes, la consommation de ces boules ou d’aliments trop gras engendrerait une baisse de la reproduction des mésanges. Comme quoi, les conséquences des surplus de graisses continueront de nous étonner encore longtemps !
  • Contrairement aux idées reçues, leur donner des céréales… Simplement parce que la plupart des passereaux ne les mangeront pas. Si on souhaite les aider, autant leur donner ce qu’ils aiment. Cela passe par la simplicité : au lieu d’acheter des mélanges de graines contenant des ingrédients insoupçonnés et inutiles (tels que les céréales), il vaut mieux sélectionner soi-même les aliments que l’on souhaite leur donner. Achetés en vrac chez des producteurs bios du coin, c’est bonus !
  • Mettre à disposition un point d’eau, à moins de le nettoyer chaque jour… Sinon, il risque d’agir en foyer de propagation des maladies.

Au contraire, voici les recommandations de bonnes pratiques proposées par la Station ornithologique :

  • Utiliser, si possible, des contenants étroits dans lesquels les oiseaux ne pourront pas entrer et déféquer sur la nourriture. Dans tous les cas, nettoyer régulièrement les mangeoires est indispensable pour éviter la propagation de maladies via les fientes.
  • Pour les mêmes raisons, il est nécessaire de débarrasser régulièrement le dessous de la mangeoire des restes de nourriture, qui contiennent souvent des fientes.
  • Les chats sont une réelle menace pour la survie des populations d’oiseaux, en été comme en hiver ! La mangeoire doit être placée dans un endroit dégagé dans un rayon de 2 à 5 mètres, ne donnant aucune opportunité aux chats et autres prédateurs de guetter les oiseaux en train de se nourrir.
  • Il ne faudrait nourrir les oiseaux en hiver que par gel persistant, pluie verglaçante ou couverture neigeuse continue
  • … Et veiller à ce qu’il y ait suffisamment de nourriture dans les mangeoires tôt le matin et dans l’après-midi, car nos doux oiseaux ont faim après la longue nuit et se nourrissent en prévision de la nuit suivante.

Mais alors, avec quoi les nourrir ?

Les spécialistes recommandent les aliments suivants :

  • Pour la plupart des passereaux : graines de tournesol ou de chanvre. Chez nous, nous récupérons d’année en année les graines de nos tournesols et les conservons pour nourrir les oiseaux en hiver. Nous avons remarqué qu’ils préfèrent les graines de tournesol à coque noire ; le site de la Station ornithologique lève le mystère et nous apprend que les cosses noires sont plus faciles à ouvrir que les cosses blanches. Les oiseaux, comme nous, aiment se simplifier la vie. 🙂
  • Pour les insectivores qui visitent régulièrement les mangeoires (rouges-gorges, étourneaux, merles) : flocons d’avoine, morceaux de noix et noisettes, raisins secs et fruits. Les fruits devront être posés à légère distance de la mangeoire.
  • Pour les migrateurs qui viendraient à passer : des tas de compost ou de fumiers découverts leur faciliteront l’accès aux insectes, et certains mangeront également volontiers les fruits et raisins secs.

Il n’est jamais trop tard pour s’améliorer…

La lecture des conseils de la Station ornithologique suisse sont une grande leçon d’humilité : alors que je pensais faire tout juste et voyais avec bonheur les jolies mésanges s’attrouper autours de mes boules de graisse contenant (entre autres) des céréales et des arachides, il s’avère que j’avais –presque- tout faux. Une chose est sûre : il n’est jamais trop tard pour s’améliorer, surtout quand il en va de la santé des oiseaux ! Somme toute, les recommandations des vrais spécialistes sont assez simples à suivre et les aliments bénéfiques aux espèces régionales faciles à trouver, puisqu’ils viennent de chez nous.  Je sais maintenant comment faire juste, et suis très heureuse de partager avec vous cette découverte.

Sachez que le site internet de la Station ornithologique suisse  est une mine d’informations et de conseils utiles à tous les amoureux des oiseaux. Leurs pages sur le nourrissage hivernal vous apprendront également comment donner un coup de pouce aux oiseaux d’eau et aux rapaces. Des lectures intéressantes et utiles en perspective, pour prendre soin de nos précieux amis les oiseaux tout en apprenant à mieux les connaître !

Une jolie mésange en train de manger, sur mon rebord de fenêtre, un morceau… de cacahuète ! J’ai au moins fait quelque chose de juste dans l’histoire : je nettoie régulièrement les bols de nourrissage, opération facilitée puisqu’ils sont à portée de main 🙂 Mettre de la nourriture sur les bords de fenêtres me permet aussi d’observer les oiseaux qui viennent manger. Un vrai bonheur !