Plantes sauvages comestibles : l’égopode, abondante et délicieuse
Souvent considérée comme une mauvaise herbe, l’égodope podagraire pousse probablement en abondance non loin de chez vous. Pourtant, elle est un délice aussi bien crue que cuite !
L’égopode, une plante sauvage ?
Après le lamier pourpre, cette série à propos des plantes sauvages comestibles se poursuit avec l’égopode podagraire (Aegopodium podagraria L.), aussi connue sous le nom d’ « herbe-aux-goutteux ». Or, celle-ci n’est pas si sauvage que ça : savoureuse et abondante d’avril à juillet (voir même jusqu’aux gelées si manger les feuilles un peu plus coriaces ne vous dérange pas), elle était jadis cultivée dans les jardins en tant que plante potagère. Sa vigueur colonisatrice, très utile lorsqu’on veut s’en nourrir mais un peu envahissante dans un jardin, lui vaut aujourd’hui le statut de mauvaise herbe. Aimant l’ombre, il faudra donc la chercher dans les zones en friche de votre jardin, les haies, les lisières et la forêt.
Une fois qu’on la connaît, l’égopode est facile à identifier. En cas de doute, fiez-vous à la forme de la tige (pétiole) de ses feuilles : en forme de U sur le dessus et de V sur le dessous, elle se distingue ainsi du pétiole d’autres plantes de la même famille. Autre indice : ses feuilles sont larges et légèrement dentelées, contrairement aux feuilles finement découpées de ses cousines toxiques. Une fois que vous aurez trouvé un bon coin à égopode, non pollué et abondant, gardez-le en mémoire car cette plante pourra compléter vos repas une bonne partie de l’année !
Comment l’utiliser ?
Les jeunes feuilles, lisses et d’un beau vert clair, sont les plus savoureuses. D’un goût assez neutre, tendres et totalement dépourvues d’amertume, elles sont délicieuses en salade. Les feuilles plus anciennes seront tout aussi comestibles, mais il faudra retirer la tige devenue un peu dure. Cuites à la vapeur, cuisinées comme des épinards, dans une soupe ou encore mélangées à un cake, l’égopode se mange avec délice vraiment à toutes les sauces… Goûtez-y, et vous finirez même peut-être par en cultiver au jardin !
Sources :
- Couplan, F. et Styner, E. Guide Delachaux des Plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé, Paris, 2015, pp.117-118.
- Monod, A. et Roggen-Crausaz, C. Les secrets du druide, Voyage dans l’herbier médicinal de Claude Roggen. Editions du Bois Carré, Domdidier, 2016, pp.157-159.
- Lauber, K. et Wagner, G. Flora Helvetica, Flore illustrée de Suisse. Editions Haupt, Berne, 2007, p.766.
- Mon expérience de gourmande 🙂