« No Impact Man », mon livre coup de cœur du moment
Mieux qu’un roman, voici l’histoire vraie racontée avec beaucoup d’humour d’un New-yorkais qui se lance le défi de n’avoir aucun impact environnemental durant une année. Une lecture qui motive et fait sens.
« Faire ce qu’on dit »
Colin Beavan, citadin confortablement installé, en plein coeur de Manhattan, était en prise avec un conflit intérieur profond : inquiet de la situation écologique et climatique, il commence par faire la morale aux autres avant de se rendre compte, un beau matin dans son ascenseur, qu’il ne fait rien lui-même pour régler la situation. A son échelle, il décide de prendre les choses en main et de vivre véritablement en accord avec ses valeurs plutôt que de prêcher dans le vide. Son défi ; réduire au maximum, durant une année, son impact écologique et celui de sa famille. Puisqu’il ne peut être nul (ne serait-ce que espirer produit du dioxyde de carbone…), il contrebalancera positivement son impact résiduel par des actions écologiques (ramassage de déchets, etc.).
C’est ainsi qu’il a appris à se déplacer à vélo, monter les étages à pied, nettoyer des couches lavables, se passer de télé (et occuper le temps ainsi libéré), cuisiner des légumes jusque-là inconnus, s’éclairer à la bougie ou encore supprimer le papier toilette… Persuadé qu’il s’agirait pour lui et pour ses proches d’une corvée affreuse pavée de privations cornéliennes, il s’est rendu compte que, non, vivre de façon à réduire son impact sur la planète n’est ni déprimant, ni sale, ni désagréable… Pour autant que l’on sache mettre des limites à l’écologisme extrémiste (comme il le dit lui-même, il y a un seuil au-dessous duquel ce n’est plus de l’écologisme, mais de la misère). La plus grande découverte fut sans doute pour lui la préciosité d’un rythme plus lent et, surtout, des moments passés en compagnie de ceux que l’on aime… Et ça fait du bien de le lire !
Par-dessus tout, ce livre a le mérite de motiver ceux qui en douteraient encore que le pouvoir de changement à l’échelle individuelle est immense. Il ne sert à rien de vouloir modifier le comportement des autres : tout ce que nous pouvons faire, c’est modifier nos propres comportements et vivre au plus près de nos valeurs. Maudire les politiques, la mondialisation, les chinois ou la météo ne sert à rien… En revanche, commencer à chercher des solutions pour améliorer la situation, quelles qu’elles soient et même à petits pas, incarnent le début du changement.
Tout New-Yorkais qu’il est, je remercie Colin Beavan pour son livre si drôle, plein d’idées et écrit comme une histoire, car c’est celle d’un homme qui a décidé, plutôt que de parler à tous vents, de véritablement faire ce qu’il dit. Merci Colin !
PS : Si vous souhaitez lire ce livre, sachez qu’il est disponible sur le Réseau Romand des bibliothèques. Emprunter plutôt qu’acheter, c’est un bon début pour le No Impact 🙂
