Plantes sauvages comestibles : le mouron des oiseaux, pour une salade toute douce

Plantes sauvages comestibles : le mouron des oiseaux, pour une salade toute douce

16 mars 2021 1 Par Claudine

L’hiver s’assagit peu à peu, il est temps de reprendre les cueillettes sauvages. Pour le bonheur de nos papilles et malgré le froid, le mouron des oiseaux pointe déjà le bout de ses jolis pétales… A vos paniers !

Le mouron des oiseaux, jolie petite étoile blanche

Mouron blanc, mouron des oiseaux ou encore stellaire, de son nom latin Stellaria media (L.) Vill., cette petite plante aux fleurs en forme d’étoiles est un véritable trésor de la Nature. Elle est l’une des premières plantes sauvages comestibles à fleurir avant même le printemps, si bien qu’en ce mois de mars il est déjà temps de la cueillir. Hourra ! Car, très commune sous nos latitudes et poussant souvent en colonies assez vastes, elle est facile à récolter et son goût est très agréable. Avec un peu de mâche, autre plante sauvage disponible en cette période, elle fera une excellente salade. Elle se mange également en légume cuit, mais elle est si bonne crue qu’il est presque dommage de l’utiliser autrement qu’ainsi.

Que le plant soit jeune ou âgé, la stellaire se prête parfaitement à la consommation car son goût et sa texture restent agréables quelle que soit sa « vieillesse ». Cerise sur le gâteau, elle fleurit toute l’année ou presque si les conditions sont favorables. Tout comme la mâche à nouveau, il suffit donc de la protéger de la neige et du gel pour la récolter même en hiver… Et de l’arroser un peu en été pour agrémenter vos salades estivales. L’arroser ? Mais, n’est-elle pas une plante sauvage ? Oui, mais la stellaire s’invite volontiers dans les jardins et y forme d’épais tapis, ce qui lui vaut son qualificatif de « mauvaise herbe ». Ainsi, si vous en repérez autour de chez vous, ne la détruisez pas : chouchoutez-la ! Car si vous prenez soin de ne pas arracher les racines, les plantes cueillies se régénéreront facilement et vous pourrez en récolter régulièrement aux mêmes endroits.

Comment la reconnaître

La stellaire forme des tiges rougeâtres couchées, bordées d’une ligne de petits poils. Les feuilles ovales sont réparties de part et d’autre de la tige, les unes en face des autres (feuilles opposées). Ses petites fleurs blanches, comme une étoile à 5 branches, comprend 5 pétales blancs profondément divisés, raison pour laquelle on dirait qu’elle en possède 10.

La stellaire qui nous intéresse pour son goût se confond avec d’autres stellaires, également communes dans nos jardins et non toxiques, mais moins intéressantes au niveau culinaire. Pour la reconnaître, vérifiez la présence de la fameuse ligne de poils le long de la tige ainsi que la longueur des pétales blancs : ceux-ci ne doivent pas être plus longs que les sépales, ces 5 « pétales » verts qui entourent la fleur. Bon, cela peut paraître compliqué, mais il suffit de l’observer attentivement une fois pour ne plus la confondre, car son aspect et son goût sont finalement assez caractéristiques.

Lorsqu’il n’est pas en fleur, le mouron des oiseaux pourrait être confondu avec le mouron rouge (Anagallis arvensis L.) légèrement toxique, lui aussi fréquent dans les jardins et dont les fleurs sont… rouges. Ainsi, si vous ne récoltez que les plantes aux petites fleurs blanches, pas moyen de vous tromper !  

A la chasse aux étoiles

Le mouron des oiseaux est sans aucun doute l’une de mes plantes sauvages comestibles préférées : tendre de la tige aux fleurs en passant par les pétales, elle se mange aussi bien crue que cuite, pousse en abondance, se récolte presque toute l’année et a vraiment bon goût. Sa fraîcheur et sa richesse en vitamine C, en calcium et en magnésium sont bienvenus à la fin de l’hiver.  Avec ses jolies fleurs en forme d’étoile, elle a donc tout pour plaire !

Sources

  • Couplan, F. et Styner, E. Guide Delachaux, Les plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé, Paris, 2015, pp.38-39.
  • Lauber, K., Wagner, G. et Gygax, A. Flora Helvetica, Flore illustrée de Suisse. 5ème édition. Editions Haupt, Berne, 2018, p.648.