Plantes sauvages comestibles : la violette, si parfumée
Petit trésor du début du printemps, la violette odorante nous offre ses fleurs à l’odeur si envoûtante. Petites certes, mais bien utiles car elles servent à confectionner des friandises, parfumer les desserts ou colorer les sirops.
Pour la reconnaître, faites confiance à votre nez !
La violette odorante (Viola odorata L.), petite plante vivace, se plaît un peu partout : sous-bois, lisières, bords des chemins et même gazon, elle s’invite à de nombreux endroits et si elle s’y plaît, elle peut y constituer des colonies assez importantes. Pour reconnaître cette violette de ses cousines (violette blanche, violette velue, …), fiez-vous à votre nez ! Car les fleurs de la violette odorante dégagent un parfum caractéristique. La forme (5 pétales, dont 3 « en bas » et 2 « en haut ») et la couleur violet foncé de ses fleurs devraient également vous permettre de l’identifier facilement, de même que la base de ses feuilles qui leur donne un air de cœur. Et si à tout hasard vous vous trompez de violette, cela ne serait pas grave car aucune de ses cousines n’est toxique. La pensée sauvage en revanche, dont la couleur des fleurs pourrait éventuellement créer une confusion, est toxique à haute dose et devrait être évitée… Mais là encore, votre flaire devrait faire l’affaire et la forme des feuilles vous éclairer.
La période de floraison est courte : mars à mai seulement. Il est donc temps d’aller cueillir ces petits trésors de la Nature !
A utiliser de bien des façons
La violette odorante ne nous offre pas que ses fleurs, puisque ses feuilles sont également comestibles. A manger crues en salade ou cuites de diverses façons, elles contiennent des vitamines A et C, des minéraux et du mucilage.
Quant aux fleurs, l’idéal est probablement d’utiliser celles de notre amie la violette odorante, qui feront merveille par leur goût autant que par leur aspect. Vous pourrez les ajouter crues aux salades, les faire macérer dans un lait animal ou végétal pour parfumer un dessert ou encore les employer pour colorer un sirop (qui ne prendra malheureusement pas l’odeur caractéristique de la violette, mais deviendra joliment rose). Mais ma recette préférée est encore celle des violettes au sucre !
Petites friandises bonnes et jolies
Les violettes cristallisées, ou violettes au sucre, sont de surprenantes friandises qui feront merveille en décoration de desserts et permettent de conserver le goût et l’aspect des fleurs même une fois le printemps passé. Voici ma recette :
- Préparez un blanc d’œuf très légèrement battu et du sucre en poudre (si comme moi vous n’aimez pas le sucre glace, utilisez n’importe quel autre sucre, moulu afin d’en faire une poudre).
- En les tenant par le pédoncule, trempez les violettes dans le blanc d’œuf puis dans le sucre.
- Déposez-les sur une plaque de cuisson chemisée de papier sulfurisé et laissez sécher le tout dans une pièce chaud et aéré. Pour accélérer le séchage, vous pouvez les enfourner une heure dans un four chauffé à 40°C à peine. Attention, les violettes ne doivent pas cuire car elles perdraient leur odeur !
- Lorsqu’elles sont bien sèches, conservez vos précieuses friandises dans un bocal à l’abri de la lumière.
Un délice, autant pour les yeux que pour les papilles !
De l’oeuf, des violettes et un peu de sucre moulu pour confectionner de belles violettes cristallisées. Violettes cristallisées après séchage. Violettes cristallisées dans leur bocal et sirop de tilleul coloré à la violette !
Sources
- Couplan, F. et Styner, E. Guide Delachaux, Les plantes sauvages comestibles et toxiques. Delachaux et Niestlé, Paris, 2015, pp.59-60.
- Lauber, K., Wagner, G. et Gygax, A. Flora Helvetica, Flore illustrée de Suisse. 5ème édition. Editions Haupt, Berne, 2018, p.416.