Le concept

Qui, ces dernières années, n’a pas entendu parler de permaculture ? Vous qui lisez ces lignes, vous avez probablement connu ce concept dans un livre, sur internet, dans une revue ou encore à la TV. Mais voilà : bien peu de médias soulignent que la permaculture peut aussi et très bien se pratiquer à la maison. Sans jardin ni balcon ? Oui. En travaillant en ville et en partant en voyage ? Parfaitement. Car la permaculture, en tant que philosophie de vie, peut s’appliquer à tous les domaines du quotidien, où que l’on vive et quel que soit le métier que l’on pratique (maman ou papa au foyer y compris). Il ne s’agit donc pas de posséder un coin de potager, de devenir vegan ou de troquer sa voiture contre un vélo électrique, mais d’avoir en tête le soucis de la perpétuation de la vie lorsque l’on prend des décisions… Afin que ces choix deviennent conscients, pour notre propre bien et celui de tout ce qui vit autours de nous.

Cette philosophie, en plus de trois éthiques, propose des principes pour aiguiller et des outils pour aider. Par ce blog, je souhaite partager avec vous les outils, inspirés de la permaculture, que je mets en place au quotidien pour vivre de façon plus durable… Afin de semer avec vous des miettes de pain sur le chemin de la transition écologique. Avec vous ? Oui, car ce blog a également pour but de mettre à disposition un support sur lequel vous pouvez vous-mêmes partager vos connaissances. Si vous avez des expériences, des idées, des partages à transmettre, sentez-vous donc libre de laisser en fin d’articles des commentaires à propos de votre façon de vivre la permaculture à la maison… Mais au fait, qu’est-ce que c’est, la permaculture ?

La permaculture à la maison, ma définition

Au départ axée sur la conception d’écosystèmes agricoles visant l’ « auto-perpétuation d’espèces végétales et animales utiles à l’homme »(1), c’est-à-dire d’habitats autonomes prenant généralement la forme de micro-fermes, la permaculture a vite évolué vers un concept beaucoup plus global. Tout d’abord, et puisque ses éthiques et principes s’appliquent à toute forme de système, elle a petit à petit été utilisée dans la conception de projets plus restreints… Allant jusqu’à la jardinière sur le balcon. Ensuite, il est apparu que l’aspect humain a son importance et doit être considéré comme faisant partie intégrante du système ; on parle de permaculture humaine.

Ainsi, la permaculture ne s’applique plus aujourd’hui qu’à la production de nourriture, mais à tous les domaines du quotidien. Il s’agit d’une philosophie de vie, globale et mouvante, que chacun-e peut s’approprier et utiliser à son échelle. Puisqu’elle se préoccupe du bien-être de la Terre, des Humains et du partage équitable des ressources, elle guide chacune et chacun vers une vie plus saine et plus harmonieuse, autant pour soi-même que pour l’Humanité.

La permaculture s’emploie donc au quotidien, jardin ou pas. Cela se traduit par le souci systématique de la perpétuation de la vie dans nos choix ; c’est ce qu’on appelle la « culture de la permanence ». Concrètement, la pratique de cette philosophie à la maison n’a pas de limite, mais s’applique à toutes les décisions que l’on prend. Acheter en deuxième main, chauffer moins en hiver ou encore récupérer les fruits abandonnés du voisin, tout peut être considéré comme de la permaculture du moment qu’on le fait dans cet état d’esprit. Les éthiques de la permaculture guident dans cette voie, alors que ses principes donnent de précieux conseils.

Où que vous cherchiez, vous trouverez des définitions différentes de la permaculture. Pour ma part, celle qui m’a le plus touchée est la suivante : « Révolution déguisée en jardinage biologique. » (2)

Ethiques, principes, outils… Quèsaco ?

Pour simplifier les choses, définissons ces trois termes comme ceci :

  • Les trois éthiques sont les guides du-de la permaculteur-ice et les fondements de cette philosophie… En quelque sorte, le « chemin de vie » que l’on cherche à suivre au quotidien. Pour se considérer comme permaculteur-ice, il « suffit » de se laisser guider par ces éthiques.
  • Les principes de la permaculture sont des conseils, comme des panneaux indicateurs qui permettent de préciser ce fameux chemin, et qu’il revient à chacun-e de décider de suivre ou non, en fonction de son contexte.
  • Enfin, les outils de la permaculture sont ce qu’ils sont : simplement des outils. Le terme « outil » englobe ici tout ce qui peut être utilisé dans la concrétisation ou être mis en place dans un projet de permaculture. Il peut donc autant s’agir d’un outil à proprement parler, que d’une méthode ou d’une action.

Les éthiques :

Dans les ouvrages, sur internet, lors d’une formation, vous constaterez probablement que la formulation exacte de ces trois éthiques varie : bien que leur fondement reste identique, elles diffèrent légèrement selon la personne. L’important est que vous compreniez et vous imprégniez du sens de ces éthiques, la formulation exacte vous revient. Voici celle que je vous propose ici :

Les éthiques de la permaculture telles que nous les formulons.

Il n’y a pas d’ordre entre ces trois éthiques, elles ont toutes la même importance. Cependant, vous constaterez rapidement qu’il n’est pas toujours facile de les respecter toutes à la fois. L’important est de s’en inspirer pour prendre des décisions conscientes… et de faire de son mieux !

Les principes :

Tout comme les éthiques, les principes varient en fonction du-de la permaculteur-ice. Ainsi, leur nombre et leur définition change d’un ouvrage à l’autre, mais restent toujours plus ou moins les mêmes. Dans notre famille, nous nous inspirons des 12 principes suivants, car ce sont ceux qui ont le plus de sens pour nous et nous touchent le plus (cliquez sur chaque principe pour lire l’article correspondant… s’ils ne sont pas en orange, c’est qu’ils ne sont pas encore en ligne… patience 🙂 ) :

Les outils :

Comme vu plus haut, les outils sont ici tout ce qui est employé à la réalisation d’un projet permacole. Si l’on prend l’exemple du jardin en permaculture (le plus connu), les « outils » utilisés pourront être autant la binette que la récupération d’eau de pluie, ou encore la culture de légumes dans sa globalité. A la maison, il pourra par exemple s’agir du déshydrateur alimentaire, mais aussi de la récupération des fruits du voisin ou de la préparation de vos propres fruits séchés. Les outils possibles sont infinis ! Limités uniquement par votre imagination, ils chercheront quoi qu’il en soit à respecter les éthiques de la permaculture et à s’inspirer de ses principes.

Parce qu’ils ont tendance à respecter les éthiques et à suivre les conseils donnés par les principes, certains outils sont souvent utilisés. Mais attention, ce n’est pas parce qu’un outil a fonctionné quelque part qu’il fonctionnera partout ! Selon votre contexte, un outil qui a fait ses preuves ailleurs ne vous sera peut-être d’aucune utilité.

Les outils sont parfois confondus avec la permaculture elle-même : ce n’est pas parce qu’on fait ses fruits séchés qu’on fait de la permaculture, et ce n’est pas parce qu’on ne fait pas ses fruits séchés qu’on ne fait pas de permaculture… Cela reviendrait à dire que pour qu’une tomate soit une tomate elle doit être rouge, ou que tout ce qui est rouge est une tomate. Ne laissez donc personne vous dire que si vous n’avez pas de jardin, vous ne pouvez pas faire de permaculture !

Source des citations :

(1) Bill Mollison et David Holmgren, Perma-culture 1, Une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes taille. Editions Charles Corlet, 1981, p.15.
(2) Graham Burnett, La Permaculture, une brève introduction. Résilience, 2012, p.13.