En route vers la résilience !

En route vers la résilience !

27 avril 2020 0 Par Claudine

Capacité d’un système à garder ou retrouver un fonctionnement normal malgré un changement, la résilience prend tout son sens en permaculture, « culture de la permanence ». Créer un système résilient, capable de se perpétuer quels que soient les bouleversements internes ou externes, semble d’autant plus utile dans un monde en constante évolution, comme aujourd’hui.

Des éléments multi-fonctionnels, des fonctions multi-usages

Comment atteindre la résilience ? Les éthiques de la permaculture donnent le ton. Cependant, deux de ses principes nous aiguillent mieux encore : il est préférable d’inclure, dans notre système, des éléments qui peuvent remplir plusieurs fonctions, et de faire en sorte que chaque fonction importante soit remplie par plusieurs éléments. De cette façon, nous optimisons énormément l’énergie qui entre dans notre système (en employant moins d’éléments, mais plus performants) et, en cas de perturbation, nous aurons prévu un plan B, un plan C, un plan D, et peut-être même un plan E, F… G ? Tout cela dépend de notre créativité et des ressources dont nous disposons. Lorsqu’il s’agit d’une fonction très importante, il vaut mieux prévoir plusieurs alternatives. Posez-vous donc la question : quelles fonctions sont primordiales pour vous et comment faire pour qu’elles soient toujours satisfaites ? Certaines fonctions pourraient paraître futiles à d’autres, peu importe. Si elles sont importantes pour vous, autant les rendre aussi résilientes que possible.

Oui, mais comment ?

Dans un système permacole incluant des cultures, la résilience est plus facile car les ressources disponibles au sein du système sont plus nombreuses. Cependant, n’oubliez pas que même si vous ne possédez pas de jardin, votre système peut s’étendre bien au-delà de votre appartement : votre voisinage, votre réseau, les producteurs locaux, la bibliothèque de quartier, la communauté de co-voiturage, etc. Ainsi, vous pouvez chercher dans ce système quels éléments remplissent quelles fonctions, et quelles fonctions sont et pourraient être remplies par quels éléments… Afin de multiplier les possibilités au cas où l’un des éléments venait à défaillir.

Un exemple…

Dans mon cas, l’une des fonctions actuellement importantes est de pouvoir me rendre au travail. Or, j’habite à la campagne dans un endroit sans transports publics, neigeux et très froid en hiver… C’est pourquoi j’ai choisi d’avoir une voiture. La voiture est ici un élément, qui remplit la fonction de m’emmener au travail. Mais que faire si elle tombe en rade ? Le jour avant, je peux demander à une amie de lui emprunter sa voiture et aller la chercher en vélo. Au dernier moment, je peux demander à ma voisine de me prêter la sienne, mais seulement certains jours. Je peux essayer de faire du stop jusqu’en ville, puis marcher et espérer être à l’heure. Je peux aussi marcher 20 minutes et prendre le bus, mais je serai en retard au travail en raison des horaires de bus. Cependant, si c’est un jour où je dois emmener mon fils chez la gardienne et que je ne peux emprunter de voiture, je ne pourrai pas aller au travail. En tout, deux options sont possibles lorsque j’ai mon fils, et quatre dans le cas contraire. Enfin, s’il n’est plus possible d’utiliser les transports par pénurie généralisée et définitive de carburant, ou encore si le prix de l’essence venait à monter énormément, je choisirais de changer de travail pour ne plus devoir me déplacer aussi loin : je sais déjà de quel travail il s’agirait, et comment le mettre en place.

Dans toutes ces réflexions, n’oublions pas que le réseau est primordial. Si j’ai besoin d’une voiture, je peux effectivement en emprunter une… Mais je prête également volontiers la mienne à qui en a besoin. Echanger, partager, prêter, sont autant d’actes indispensables aujourd’hui pour créer la résilience de demain…

La résilience, ce n’est donc pas prévoir le pire, mais surtout trouver des solutions. Pour que le chemin reste beau quoi qu’il arrive 🙂